Les termes de séparation, de voile de l’oubli, d’illusion, de matrice holographique ou de dualité, sont autant d’expressions savantes qui tombent dans le registre linguistique de ceux qui entreprennent un chemin d’éveil spirituel. Des lectures et des discussions permettent de cerner petit à petit ces concepts. Le mental y trouve une noble utilisation, celle d’édifier une compréhension théorique d’une réalité invisible au sens commun.
L’acceptation d’une réalité invisible ne doit pas occulter sa manifestation en une réalité tangible dans chacune de nos interactions sociales et dans chacun de nos choix au quotidien.
L’écart entre la compréhension théorique et la mise à l’épreuve pratique est bien plus grand qu’on se le représente.
Le véritable travail sur soi ne se limite pas au temps d’une lecture, à l’instant d’une méditation de pleine conscience ou à l’interlude d’un dialogue constructif sur ce thème. Le travail sur soi commence lorsqu’on s’y attend le moins. Échappant à la vigilance de nos bonnes résolutions, une mise à l’épreuve surgit souvent dans le quotidien alors même que la fatigue ou l’agacement se sont déjà emparés de nous.
Si l’égo peut se décrire avec le mental,
il ne peut être soumis par le mental.
La compréhension empirique du fonctionnement de mon propre égo est un véritable défi quotidien. Je me découvre un peu dans l’introspection, je me découvre en vérité crue dans le feu de l’action.
Puisque l’égo retourne le mental contre soi,
seul le Cœur est le bouclier qui pare les coups,
seul le Cœur est l’épée qui soumet l’égo.
Il m’a fallu attendre patiemment la fréquence requise dans mon Cœur afin de confronter mon égo. Mon égo avait abâtardi mon Cœur, renvoyant au royaume de l’oubli mon essence divine. La suffisance de mon aveuglement n’avait d’égale que l’anesthésie de ma volonté de travailler mes attitudes, mes conditionnements et mes croyances.
1. L’égo ou le fils ingrat
L’égo est issu de l’Amour de Dieu, émanant de lui avec toute sa liberté. Expulsé du ventre de Dieu, il choisit de ne plus revenir en Dieu. L’égo, à qui il est attendu de vouloir faire la volonté de Dieu qui est d’être son fils, choisit de se détourner et d’user de sa liberté pour se déclarer maître. L’égo recherche la maîtrise de toute chose hors de la Source divine dont il est pourtant l’enfant et le débiteur. Lorsque le bonheur se présente à lui, il tente de le retenir. Lorsque le malheur se présente à lui, il le retient pour mieux le déclamer ou simplement s’en chagriner. Il oublie d’offrir au divin tout ce qu’il retient.
Quand je ne me soucie que des maux qui m’afflige, je me tourmente en oubliant l’offense que je porte contre le divin en moi car JE SUIS REBELLE.
2. L’égo ou la fausse adulation
L’égo cherche à légitimer la position qu’il s’est octroyée, celui de maître directeur de toute la conscience incarnée. Usurpateur des prérogatives de Dieu, il bâtit un royaume de règles autour de comportements et de croyances visant à renforcer la légitimité de son pouvoir. Il recherche avidement ce qui conforte son pouvoir et active des mécanismes de défense face à ce qui le défie. Il adule faussement l’Autre car ne l’accepte que lorsqu’il n’illumine que ses parts de lumières ou la grandeur de son royaume égotique.
Quand je me rapproche de l’Autre pour le bien-être qu’il me procure sans bousculer mes parts d’ombre, je me tourmente en fuyant le reflet de mes blessures car JE SUIS REBELLE.
3. L’égo ou la calomnie aveugle
L’égo revendique l’universalité de sa réalité en détruisant ce qui n’y appartient pas chez l’Autre. Aveuglé, il n’a plus de mots assez durs, calomnieux et mensongers afin de réduire l’Autre. L’égo impose sa vérité aux dépens de celle de l’Autre. Il décrie avec force la logique de son raisonnement et calomnie la perception apparente de l’attitude de l’Autre. L’égo emploie l’agression déstabilisatrice pour raser toute aspérité discordante. Ainsi vidé des fondements de sa propre vérité, l’Autre peut accueillir la réalité choisie par son égo.
Quand je cible l’Autre des saillies de mon égo, je me tourmente en luttant contre l’esprit de vérité car JE SUIS REBELLE.
4. L’égo ou l’empathie dévoyée
L’égo revendique le droit à ce que sa souffrance intérieure soit reconnue par l’Autre. Il appâte les phalènes empathiques de sa triste flamme. Il mendie un regard compatissant et exige des signes extérieurs d’empathie à son égard. Cette noble qualité doit lui être accordée sous prétexte que sa souffrance est insupportable. Lorsqu’il en obtient l’expression de la part de l’Autre, il s’en cajole. Il en dévoie l’essence même afin de transformer cette vertu en source d’énergie à son seul profit. Il récompense la soumission de l’Autre en encensant sa nature empathique afin de le maintenir dans ce schéma de prédation énergétique.
Quand j’attends de l’Autre de l’empathie à mon endroit, je me tourmente en dévoyant cette vertu divine car JE SUIS REBELLE.
5. L’égo ou le jugement cynique
L’égo se pèse lui-même dans le regard de l’Autre. L’abaissement de l’Autre le grandit dans sa vérité étroite. La dévalorisation de lui-même le consolide dans sa vérité étroite. L’égo rejette la perfection en toute chose. L’imperfection des apparences représente son seul entendement. Le débalancement alternatif est la revendication de sa propre individualité.
Lorsque je mesure l’Autre, je me tourmente en m’empêchant de le voir comme une partie insécable de moi-même car JE SUIS REBELLE.
6. L’égo ou la projection perpétuelle
L’égo essaye d’engendrer des vibrations de peur et de solitude chez l’autre, cachant sa peur et sa solitude intérieures après avoir rejeté le divin, source d’unification de toute chose. L’égo est le chantre de la morale toute humaine, consommant la lente apostasie de la conscience incarnée. La périphérie de l’être et tout ce qu’elle projette sur l’Autre édifie toute la vanité du royaume égotique de l’apparence. Au zénith des artifices du monde temporel, l’égo se condamne sans le savoir à une voie sans issue.
Quand je suis dans la compromission de mon être, je me tourmente en couronnant mon orgueil car JE SUIS REBELLE.
7. L’égo ou les oripeaux de l’impuissance
L’égo porte le glaive de sa propre abdication, frappant éperdument le bouclier de celui qui est dans le Cœur. Le refus de voir sa propre impéritie pousse l’égo à sans cesse répéter ses échecs. À la mesure de ses espoirs d’être le maître, il attend tout de la vie temporelle et rien de la vie céleste. La puissance d’un être s’établit quand ce n’est plus le corps qui réagit avec toutes les émotions possibles mais lorsque c’est l’énergie du Cœur qui vibre.
Lorsque je m’effondre face à la répétition de mes échecs, je me tourmente en ne recevant pas dans mon esprit la vibration du Cœur car JE SUIS REBELLE.
L’égo surdimensionné
Pour me réapproprier toute ma Lumière, j’ai dû et je dois encore faire face à mon Ombre. L’expérience de la conscience incarnée est un plongeon dans l’une des créations divines les plus abouties, celle des émotions duelles. Chacune renferme le dévoiement le plus extrême tout en recelant le potentiel le plus extraordinaire d’évolution de l’être.
Longtemps, je me concevais comme le timonier de mon existence, voguant au gré de mes seules envies et affrontant les orages que les autres m’imposaient. Ô combien étais-je dans l’erreur ! Ma navigation sous le vent ou au vent n’était pas un choix de ma conscience incarnée. Je reconnais enfin que ces choix ne traduisaient que des réflexes de mon maître égo. Parallèlement, je reconnais enfin que mon âme a toujours induit les situations à traverser pour m’inviter à mettre mon égo au service du divin en moi. Cet océan émotionnel que j’affrontais en permanence, n’était pas le fait des autres mais uniquement les conséquences de mes réactions face aux épreuves offertes par mon âme. Ces conséquences n’avaient d’existence que dans ma réalité biaisée au travers du filtre de mes perceptions, elles-mêmes travesties.
Lorsqu’une lame de fond menaçait d’éprouver la solidité de ma coque, finalement elle n’était pas la faute d’un autre. L’épreuve ne relevait que de ma SEULE décision de la prendre de plein fouet ou au contraire de m’inscrire dans le sens du courant pour la laisser s’éloigner sans dommage.
Le sillage d’un autre navire plus rapide me conduisait peu à ajuster l’angle de mes voiles mais m’amenait, encore et encore, à maugréer sur le roulis provoqué par son passage. D’une simple observation, celle d’un navire d’un autre, je pouvais refuser de voir sa Lumière inspirante pour ne percevoir que l’aspect négatif de son Ombre pourtant désclérosante.
Un rocher affleurant à la surface de l’océan n’émet de lui-même aucune vague scélérate. Seul le flot émotionnel, issu de ma volonté égotique de timonier, provoquait un déplacement d’eau se jetant sur cet îlot.
Qu’attendais-je trop souvent ? Dans le meilleur des cas, que ce rocher se brise pour me permettre de poursuivre ma route, se pliant ainsi aux attentes de mon mental-égo. Dans la majorité des cas, qu’il se défende, m’affrontant d’égal à égal, d’égo à égo, en déployant ses propres armes. Mais je vivais dans le déni de sa nature profonde que, LUI, revendiquait. Il EST de par la volonté divine. J’étais apostat par la volonté temporelle de mon égo. Je me refusais divin, ne pouvant naturellement voir le divin en l’autre. Il n’y avait de réalité possible hors de ces deux réponses pour cet îlot rocheux. Lorsqu’il se rappelait à lui-même sa nature divine, il ne s’inscrivait dans aucune de mes deux alternatives. La déception et la frustration furent mes deux fruits amers d’un besoin aligné sur moi et non pas sur l’ordre naturel. Refusant d’accepter que ce rocher réagisse hors des choix possibles que je concevais pour lui, je me mettais à le calomnier d’écueil égoïste. Mon flot émotionnel initial, rebondissant à sa surface, revenait me chahuter avec la même intensité que celle que j’avais donné à son impulsion initiale.
Qu’ai-je trop longtemps fait en réaction ? Je lui imputais la responsabilité du contre coup de ce que j’avais projeté sur lui. Puis, je prenais la fuite. Je le maudissais au point de chercher à l’effacer de la carte marine. Je niais la véritable réalité pour me confondre dans mon étroite réalité où il n’existait plus. Ainsi, il ne me fera plus souffrir avec mes propres émotions issues de mon égo non travaillé.
Ce n’est pas l’autre qui dénoue nos nœuds, c’est le changement de paradigme en soi par le renoncement à l’apostasie intérieure.
Des lectures eschatologiques m’avaient pourtant mis en garde contre les fléaux à venir, ceux de la guerre, de la pestilence, de la famine et de la mort. Tous ces fléaux sont lâchés depuis longtemps sur les êtres incarnés sur Terre. L’effondrement final de la civilisation actuelle ne résulte que de l’insolence de l’homme à se placer obstinément hors du divin, en rébellion avec la vibration sacrée en son Cœur.
Quand l’homme est livré à l’homme alors on peut dire qu’il connaît la colère de Dieu.
Dans son ultime orgueil, l’homme a cherché à se diviniser par lui-même. Pour s’extirper de cette compromission, chacun devra user de la plus grande hardiesse afin d’affronter son propre monstre et ainsi s’accueillir réellement en Dieu.
Mais quand vient le temps où l’Âme, par le truchement indirect de l’Autre, éprouve cette hardiesse, beaucoup comprennent que ce chemin d’accès à l’amour christique ne leur convient pas. Ils ne sont pas prêts à renoncer aux tempêtes jouissives et addictives engendrées par l’égo. Dieu n’est pas tel qu’ils l’imaginaient. Dieu n’est pas accessible tel qu’ils le désiraient.
Pour une lecture paisible, vous avez la possibilité d’imprimer l’article :
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Samuel :
Cela me prend du temps de réaliser à quel point je me confondais avec le décor que mon mental bâtit inlassablement. On a du mal à décrire la notion d’égo, car l’égo est souvent tout ce que l’on s’est réduit à être. On ne réalise pas à quel point on se prend au piège de notre propre illusion.
« Qu’ai-je trop longtemps fait en réaction ? Je lui imputais la responsabilité du contre coup de ce que j’avais projeté sur lui. Puis, je prenais la fuite. »
Bien!
Maintenant feras-tu l’inverse et arrêter de fuir?
Toi seul a cette réponse Samuel mais ce que tu évoques ici sont de jolies vérités sur l’égo et j’en suis content pour toi mon frère.
BRICKTAL
Puis-je, Samuel, apporter un autre point de vue sur l’égo? Non pas un plaidoyer, quoi que…
De ce que je perçois, l’égo (ce mot ne me parle pas, je dois trouver ce qui résonne en moi, donc je vais le dire avec mes mots) peut s’apparenter à la partie de notre conscience qui fait alliance avec un ADN précis. Cette conscience s’alliant avec de nombreux ADN (corps différents, nos autres vies parallèles) pour travailler certaines choses, certains talents, et faire évoluer l’ADN éventuellement par la résolution de problématiques quand elles sont dites intégrées (l’alcoolisme ou les dépendances aux drogues par exemple, une sensibilité à certaines maladies comme la tuberculose par exemple, des drames violents enfanticide fausse couche suicides, etc qui s’ancrent dans l’ADN d’une famille et peuvent être résolues un jour par un des membres des cette famille qui va pouvoir dissoudre la cristallisation de ces nœuds, etc) (on parle aussi d’alchimie pour décrire cela). C’est un peu un résumé de la raison de la vie incarnée.
Donc cette partie de conscience incarnée, du fait qu’elle s’incarne, c’est-à-dire qu’elle se cale sur une fréquence lente, et donc l’espace-temps qui va avec, qui est généré par ce niveau fréquentiel, implique qu’elle n’est plus calée sur une fréquence supérieure (le voile de l’oubli, la séparation, etc).
Cette conscience incarnée, l’égo tel que je le comprends, est donc notre partie de nous-même qui nous permet l’incarnation. Sans égo (au sens de conscience incarnée), pas d’incarnation.
La problématique de l’égo telle que tu la décris est celle de l’égo – la conscience incarnée- coupée d’elle-même aux octaves au-dessus, et qui du coup se croit seule au monde, ne perçoit rien des autres plans d’existence, et prend les commandes là où elle ne devrait qu’écouter les « consignes » . Et cela fait effectivement entrer tout droit dans les pièges décrits dans cet article, et de l’orgueil, du gonflement de la grenouille de l’égo qui veut devenir un bœuf.
L’image qui m’a été offerte pour modifier son positionnement intérieur, serait celle d’un conducteur de voiture de course avec ses écouteurs. Il conduit bien la voiture mais sur indication de ses guides qui sont plus loin pour voir toute la course automobile, qui ont la vision d’ensemble, et sont de fait les mieux placés pour guider le conducteur au millième de pouillème de millimètre près dans les virages.
Le fil est donc bien le fil d’or qui nous relie à notre Entité/Essence/Esprit, on l’appelle comme on le veut. Cette Entité étant par nature dans le Grand Tout, baignant dedans.
L’égo est souvent associé au mental, le mental-égo. Et là, j’aimerais rendre hommage au mental égo quand il est à sa place, c’est-à-dire en deuxième. Quand on met le mental égo à sa place, c’est-à-dire au deuxième plan, une fois les ressentis, les perceptions, les émotions, les intuitions, les résonances vécues, il va amener la douceur, le baume, le miel de la compréhension, de l’éclaircissement par son tri naturel.
Patience, curiosité, confiance et pardon profond à soi-même en premier sont de précieux alliés pour ces temps actuels… sont un chemin d’apaisement intérieur.
Ceci n’est que mon avis.
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Samuel :
Ta contribution est précieuse. Il ne peut y avoir qu’un seul regard sur l’égo. Il est tellement omniprésent et complexe qu’il peut donner lieu à plusieurs angles d’approche pour ensuite aller au cœur de sa raison d’être et de son fonctionnement.
Être sans égo est une utopie et un non-sens. Il est création divine, donc il a toute sa place. Nous devons lui redonner sa juste place afin qu’il remplisse sa fonction sacrée, celle d’être en appui, au deuxième plan comme tu l’écris si bien, au Cœur. Il a les atouts nécessaires pour aider le Cœur dans notre dimension physique duelle, ramener la compréhension et le baume par son tri naturel.
Pour le lien entre l’égo et l’ADN, c’est un aspect que je souhaite aborder dans un article à part entière, en y intégrant aussi le lien entre les émotions et les aspects multidimensionnels de l’être. Je te remercie grandement de m’apporter un regard innovant sur ce sujet si peu discuté. Cela m’aide à avoir une perspective plus large de ce sujet si complexe. 🙂-
Cécile :
Je peux aussi te remercier d’amener de si beaux sujets Samuel et de la grande qualité de ta présence. ????
Je voudrais rajouter que souvent, on peut vivre son égo (« ego » signifie « je « en latin) comme un monstre, il y a lutte entre une partie de nous qui ne s’aime pas et une autre partie de nous, et l’une torture ou assassine littéralement l’autre. Quand une partie de nous n’est pas entendue, ou n’est pas à sa place, alors elle fait tout pour chercher sa place ou se faire entendre jusqu’à s’en déformer, s’enfler, en devenir comme autre, elle devient monstrueuse, mais c’est aussi monstrer ou sens de montrer/pointer la problématique.
Et j’ai pu à chaque fois constater que les monstres ne se créent que lorsque une partie de nous-même n’est pas à sa place et/ou n’est pas entendue.
Et quand on parvient à reconnaître la place de cette partie de soi et à la lui redonner… un apaisement et un alignement coulent de source, la joie source alors.
C’est comme quand on trouve enfin le mode d’emploi d’un outil, qu’on utilisait dans le mauvais sens, de l’outil précieux du « je « incarné.????
(Et cela – ce « je » – est, à mon avis, directement en lien avec la structure de notre ADN humain de sang mêlé de plusieurs espèces galactiques, et au fonds, notre mission principale en tant que collectif Humain, c’est de pacifier et réconcilier toutes les parties de nous, en résonance avec les espèces galactiques… mais c’est un autre aspect du sujet qui est abordé ici.)Merci encore à toi.
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Merci Samuel pour toutes ces vérités.
Je me dis souvent que je suis à la recherche de « l’envers du décor » mais après cette lecture, je suis pris à mon propre piège : « Mince, je suis en fait cet envers du décor que je cherche tant ! », c’est le « décor » que je dois chercher en décortiquant cet envers du décor que je suis !!!