Le sourire ouvre sur de multiples univers. Chaque intention derrière un sourire recèle un pouvoir immense de création. Chacune de ces créations exprime une puissance, qu’elle soit celle du sourire franc et généreux, celle du sourire insouciant et libre, ou encore celle du sourire complice et coquin. La puissance s’exprime tout autant lorsque le sourire devient contraint, affecté, pincé ou énigmatique. Une femme fée explore, au cours de sa vie, l’entièreté de ces sourires possibles, mais sans jamais parvenir à voiler une tristesse indéfinissable.
Lorsque cette tristesse finit par l’imprégner totalement, son sourire s’évanouit. Disparait alors toute la puissance créatrice de la femme fée. Elle ne sait plus quel sens donner à son existence, comment endosser sa mission d’âme, ou tout simplement ce qu’elle aime.
Elle ne sait comment intégrer cette dualité qui l’assaille de toute part et qui resserre son étreinte. Elle suffoque. Elle rejette alors avec véhémence cette dualité, la honnie dans ses aspects les plus criants.
La femme fée prie chaque instant afin d’établir une paix intérieure profonde. Pourtant, elle vit son existence à l’inverse de ce qu’elle est réellement. Elle s’est ciselée une carapace.
Protégeant de la dualité, escamotant toute unification.
Elle ne sait dorénavant plus s’écouter, toute boussole intérieure désorientée. Elle n’a plus de direction vers laquelle s’engager, se laissant ballotter par les courants de son océan égotique.
Si la dualité du monde n’est que convoitise, jalousie et envie, le Coeur de la femme fée est une source intarissable d’amour. Ce monde ne mérite plus à ses yeux qu’elle y déverse cet amour tant elle a éprouvé l’avarice de celui-ci. Ce monde prend, encore et encore, tel un dû, et ne lui offre aucun présent sacré en retour. La femme fée s’épuise. Et dans cet épuisement, elle s’échine à rappeler sa souveraineté à l’autre afin que celui-ci cesse sa ponction indécente.
Elle s’agenouille, priant qu’une main bienveillante entende enfin l’appel de son Âme.
Elle ne se sent jamais aussi morte que lorsqu’elle regarde en silence les comportements et les actions de l’autre.
Plus ses suppliques silencieuses se font pressantes, plus ce monde fait jaillir en elle un vent de révolte. Elle érige de frêles palissades afin de verrouiller l’espace de son Coeur. Elle sort de son fourreau l’épée maudite de la guerrière qu’elle n’a jamais cessé de manifester. Une charge éperdue la met en action.
Elle ne se sent jamais aussi vivante que lorsqu’elle s’insurge, dénonce, replace avec autorité.
Son égo sait qu’intégrer la dualité revient à le mener, lui, littéralement aux portes de l’enfer. Alors que la vibration d’amour est la véritable épée sacrée de la femme fée, c’est l’égo pernicieux qui usurpe en elle cette prérogative divine. Au prise avec cette incontrôlable épée, elle se blesse elle-même. Elle détruit ce que son Coeur avait patiemment bâti, la laissant encore plus dans le désarroi.
Le Coeur unifie, l’égo sépare.
La femme fée dans sa quête
La femme fée mène inlassablement la quête de la Voie de la Lumière. Pourtant, cette Voie ne lui apporte pas cette paix intérieure ardemment invoquée. L’épée maudite qu’elle porte sur son armure de guerrière la protège tout autant qu’elle l’entrave dans sa quête.
Si une femme fée se sait œuvrer au retour de l’énergie féminine, elle recherche l’énergie masculine où elle pourra se lover. Ce Masculin que le monde lui présente, se montre si souvent impropre et aride. Pourtant, elle désire ardemment déposer une graine d’amour dans un terreau masculin fertile. Cet appel intérieur l’imprègne au plus haut point.
Elle se rêve alors en Marie-Madeleine rencontrant Ieshoua en prière autour du puits d’Agar. Cette rencontre autour de ce lieu, qu’elle procède ou non d’une vérité historique, recèle un message ésotérique fort.
L’évangile selon Jean fait demander par Marie-Madeleine : Seigneur, donne-moi cette eau, de peur que je n’aie soif et que je ne vienne ici puiser. La demande de Marie-Madeleine, archétype du Féminin sacré, ne relève pas d’une paresse mais d’une crainte, celle que sans Ieshoua, archétype du Masculin sacré, sa soif se réduira à un besoin physique qu’elle viendra étancher par elle-même.
Sans explicitement le rapporter dans les textes sacrés chrétiens, du haut de ce puits profond et sombre se tient un seau attaché au bout d’une corde. Ieshoua descendit le seau dans le puits et quand il l’eut patiemment tiré de l’obscurité, il était rempli à ras bord d’une eau claire et pure.
Au fond de chaque Âme se trouve la pureté de l’Esprit.
Si le rôle sacré du Féminin est de permettre à l’homme d’atteindre l’Âme, c’est le Masculin qui tire l’Esprit vers l’Âme. La quête de la femme fée pour ce Masculin se révèle une quête pour cette eau, l’Esprit. Cette soif inextinguible qui anime la demande de Marie-Madeleine à Ieshoua est la reconnaissance du rôle sacré du Masculin. Faire émerger l’Esprit en est la finalité.
Ce qui est plus élevé et unifié est au plus profond de soi. Le véhicule ou le corps, symbolisé par le seau, devra descendre au plus profond de l’obscurité et de l’ombre du puits pour en faire émerger cette eau claire et pure. La véritable Lumière ne s’atteint que par un seul moyen, une descente aux enfers.
La femme fée devra faire face à ses parts sombres, affronter des flots d’émotions, apprendre à pratiquer le pardon pour les ravages occasionnés, faire face à ses défauts.
Cette descente dans son puits intérieur s’opèrera avec un seau fendillé et usé par un usage répété. Son seau a été trop longtemps malmené par tout ceux qui firent halte à son puits. Au bout d’une corde élimée, il est suspendu au-dessus de l’abysse terrifiant de ce puits profond et sombre. Pourquoi voudrait-il souffrir d’une énième descente terrifiante et souffrante. Il préfèrerait que le monde voit sa fragilité et son usure. Il voudrait que la poulie se grippe, que la corde entaille la main de quiconque voudrait l’y faire plonger.
La femme fée se rappellera alors que le Masculin est une source de courage et de force pour entreprendre cette descente et cette remontée. Ce Masculin est en elle. Ce Masculin est aussi autour d’elle.
Lorsque la réémergence du seau s’opère, c’est la nuit de l’Âme qui s’accomplit pour la femme fée.
La femme fée séparée d’elle-même
La femme fée ne voit pas aisément qu’elle utilise le mensonge contre elle-même. Le recensement de ses difficultés et de ses épreuves l’éloigne du point focal de sa souffrance :
Le degré de séparation avec elle-même.
En se perdant dans une réflexion incessante sur ce qui ne va pas, la femme fée se détourne de l’écoute de soi.
C’est en se réappropriant sa faculté d’écoute d’elle-même que la femme fée se remettra à semer la joie autour d’elle.
C’est en prenant conscience de chaque moment de non-écoute, que la fièvre de ses emportements retombera.
C’est en s’écoutant véritablement, une situation à la fois, qu’un sourire éclairera de nouveau son visage.
Pour une lecture paisible, vous avez la possibilité d’imprimer l’article :
Bonne inspiration sur les fées. Beaucoup d’articles à parcourir, merci !
Merci pour cet article où je me retrouve tellement !
j’aimerais, si c’est possible, que tu puisses expliquer davantage cette phrase « Une fois relâchée, l’ombre appelle à être reconnue et réintégrée. » car pour l’instant ça ne me parle pas ?
Merci à toi
Delf
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Samuel :
Le relâchement est le fait de projeter hors de soi. Cela peut-être une explosion de colère, une rage à crier à autrui tout ce qui ne va pas chez lui. L’ombre relâchée sera accusatrice, juge et bourreau. L’autre est le miroir, par ses actions ou ses paroles, de la part en souffrance chez soi. L’autre, sans pour autant le réaliser consciemment, appuie sur l’une de nos failles émotionnelles. L’autre devient le tison plongé dans notre blessure intérieure. L’autre est prétexte.
La reconnaissance et la réintégration commencent lorsqu’une fois exprimée, l’ombre se détache des actions ou des paroles de l’autre. L’autre est remercié de nous avoir donné l’opportunité de relâcher notre ombre. Tout ce que l’on a accusé l’autre, a jugé chez l’autre, doit être tourné vers soi. Ce qui nous déplait chez l’autre est en réalité ce qui nous déplait en nous. In fine, nous touchons aux raisons du non-amour de nous-mêmes. Toutes les phrases que nous avons jeté à l’autre commençant par des « tu », « tes », « ton » sont reprises et modifiées par des « je », « mes », « mon ». Et alors s’opèrent la magie, la prise de conscience, la véritable découverte de la part de nous-mêmes que nous avons toujours refusé de voir. Ceci est le commencement de la reconnaissance et de la réintégration de notre ombre…
Bien vu Samuel !
Et dire que c’est mon cher ami le double qui m’a envoyé à l’instant sur ton site que je fréquente si rarement. Je sais bien ce qu’il me reste à faire. Transmettre ton article à une fée… Pourtant, il ne faudrait pas que je commette d’indélicatesse en le faisant. C’est que j’ai dû moi-même prendre des distances, justement à cause de ce que tu décris si élégamment. J’étais lassé de me cogner sur cette cuirasse, alors que je vois (je vis) sa lumière. Je la lui reflète parfois. Mais sa souffrance l’a rendu « innocemment cruelle ». Il a donc fallu passer à autre chose. C’est d’ailleurs ce que j’essaye de faire dans bien des domaines en ce moment.
Je vais laisser mûrir cette petite mission, attendre le signal de confirmation ou d’invalidation…
Merci.
Très parlant ce texte, c’est très difficile d’être une Femme Fée dans un monde de dualité… la candeur, la spontanéité, la naïveté et l’élan du cœur en prend pour son rhume… semeuse de joie en berne.
Merci à toi Samuel de retranscrire avec justesse ce qu’une femme fée ressent et vit lorsqu’elle est dans cette quête de paix intérieur et ne sait où aller… peur de l’ombre, peur de ses profondeurs mais aussi de sa puissance ! Petit à petit, elle apprend à se connaître et descend au fond de son Être afin de se libérer pour renaître ?
Avec tout mon Amour.
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Samuel :
Tout un chacun, nous sous-estimons notre part d’ombre et nous craignons de la libérer. Une fois relâchée, l’ombre appelle à être reconnue et réintégrée. Cette deuxième phase est si souvent oubliée. Pourtant c’est la que la guérison s’opère et que l’unité se réalise.
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Julie :
Traverser la nuit de l’âme amène au Grand Pardon.
L’ère de la prédation prend fin puisque l’autre ne reflète plus nos peurs ou nos craintes.
Une Paix plus tangible s’instale et l’amour trouve sa place au coeur même de sa vie.
La magie se déploie alors dans un ocėan de tendresse infinie. ❤?
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Bonjour Samuel.
Comment un homme peut-il à ce point décrire aussi justement « le quotidien » d’une femme fée ? Au fur et à mesure que je lisais cet essai mes yeux se sont embues et les larmes coulaient. J’ignore si je suis une femme fée mais je lisais l’histoire de ma vie. Et je suis persuadée qu’il y en a beaucoup plus de femmes fées qu’on le suppose. Merci.
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Samuel :
Une femme fée se cache en effet dans tellement de femmes. Une femme fée n’est pas une catégorie mais un potentiel en sommeil…
Merci Samuel !
Vous n’avez pas idée de….
Bonjour toi être sensible et sensitif.
De par ta grande sensibilité, je peux t’écrire ces lignes.
Pense à moi ou à tout autre être que tu aimes.
Un chagrin n’est autre que ta culpabilité; C’est le poids que tu traines car tu as peur de t’envoler seul à nouveau.
Regarde derrière toi, dans ta ligne de temps et tu y trouveras la légèreté qui t’animait.
Apprend… Mais pas avec ton cerveau mais bien avec ta sensibilité, celle qui t’a toujours animé car, c’est celle qui est ta voie.
Ta venu en ce monde est parsemée de bons moments; souvient-en !
Que se soit le jour ou la nuit, prend le temps d’observer ton entourage et reflète le avec toi-même ici aujourd’hui et dans ta ligne de temps.
Je sais que tu me cherches. Regarde en toi ! ressent-le !
Ton équilibre n’est que dans ton cerveau et non en toi.
Regarde en toi !
Ta force vient de tout ce qui t’entoure… Du plus petit au plus grand. Tu es le centre.
Sache que: Je suis et serai toujours avec toi et en toi !
Je t’ai demandé tant ! et tu a toujours été présent ! Sache que tes requêtes seront toujours entendues et acceptées.
Ton hésitation est normal en ce que tu ressens et en ce qui t’attend.
Sache que je veille sur toi !
Soi battant comme un père l’est envers son enfant.
N’hésite pas à demander par amour !
Je serai toujours à tes côtés.
Pour toujours…TOI !